L’introduction du relais marche aux Jeux Olympiques de Paris ouvre une opportunité intéressante pour les athlètes français qui peuvent se positionner en tant qu’outsiders.
Le relais marche fera son entrée aux Jeux Olympiques de Paris, offrant aux Français une opportunité en tant qu’outsiders. La formule de cette compétition, la deuxième épreuve mixte en athlétisme, sera expliquée, et un état des lieux des forces en présence sera dressé.
Le relais marche émerge comme une nouvelle épreuve passionnante intégrée au programme des Jeux Olympiques de Paris, prenant ainsi le relais du 50 km marche, qui a été retiré après son introduction pour les femmes aux JO de Tokyo 2020. Cette décision s’inscrit dans la continuité des changements observés lors des championnats du monde, où le 35 km a remplacé la distance emblématique.
Le comité olympique a décidé d’innover davantage en introduisant une épreuve mixte, s’inspirant du succès du 4×400 m mixte à Tokyo, devenu un rendez-vous incontournable. Cependant, la suppression de la longue distance en marche suscite des opinions divergentes au sein de la communauté sportive. Certains saluent cette évolution vers des formats plus dynamiques et inclusifs, tandis que d’autres regrettent la disparition de l’épreuve classique du 50 km, soulignant ainsi les débats autour des choix de programmation olympique.
La conception novatrice de cette épreuve de relais marche s’inspire habilement de deux éléments distincts, l’Ekiden en course à pied et le récent ajout du relais mixte en biathlon. En adaptant ces concepts à la marche, les organisateurs des Jeux Olympiques de Paris ont créé une expérience unique.
Les marcheurs s’engageront dans un relais de marathon (42,195 km) en binôme, instaurant ainsi une collaboration stratégique entre les athlètes. Le départ sera donné par un athlète masculin, qui parcourra légèrement plus de 10 km avant de transmettre le relais à l’athlète féminine. Cette transition ajoute une dimension tactique à la course, les marcheurs devant optimiser leur performance individuelle tout en considérant la stratégie d’équipe.
L’athlète féminine passera ensuite le relais à son homologue masculin, créant ainsi une alternance rythmique entre les sexes. La course atteindra son point culminant avec la performance de l’athlète féminine concluant le relais. Cette composition équilibrée offre une expérience spectaculaire aux spectateurs, tout en démontrant l’évolution constante et la diversification des épreuves sportives aux Jeux Olympiques.
« La distance du marathon a été privilégiée en raison de sa notoriété dans le monde de l’athlétisme et de son ancrage dans les traditions des Jeux olympiques.» Selon World Athletics, les deux athlètes engagés dans le relais marche seront responsables de couvrir un peu plus de 20 kilomètres. Cette distance complémentaire s’ajoute aux 20 kilomètres de l’épreuve individuelle, qui conserve également sa place au programme des Jeux Olympiques. Cette double dimension offre un défi unique aux marcheurs, combinant habilement l’effort individuel intense de la course classique avec la dynamique stratégique du relais, créant ainsi une expérience complète et captivante pour les athlètes et les spectateurs.
Indéniablement, l’introduction d’un relais à la manière de l’Ekiden aurait constitué un atout majeur pour la France aux championnats du monde de marche à Budapest, étant donné la qualité et la profondeur de son contingent d’athlètes qualifiés. Avec des marcheurs tels que Gabriel Bordier, Kévin Campion, Aurélien Quinion, Clémence Beretta, Pauline Stey et Camille Moutard, la France peut se vanter d’une équipe solide et compétitive sur les distances de 20 ou 35 km.
L’absence d’un relais en Ekiden a peut-être privé la France de capitaliser pleinement sur ses forces, surtout si l’on considère que la moins bonne performance de ses représentants a été une 21e place, à l’exception de la disqualification d’Aurélien Quinion, qui était sur le point de réaliser un exploit significatif sur le 35 kilomètres en marche.
En adoptant un format de relais, la France aurait pu exploiter pleinement son vivier de talents, mettant en lumière la diversité de ses marcheurs de haut niveau et renforçant sa position dans cette discipline. Ce format aurait offert une occasion unique de démontrer la cohésion et la compétitivité de l’équipe française sur la scène mondiale de la marche athlétique.
En outre, même avec la limitation à deux marcheurs dans la configuration actuelle, la France ne se retrouve pas exclue de la compétition pour les médailles. La présence de talents tels que Gabriel Bordier, Aurélien Quinion, et en tenant compte de Kevin Campion, met en évidence la qualité de l’équipe française, qui rivalise clairement avec les meilleurs mondiaux en marche athlétique.
La performance exceptionnelle de Gabriel Bordier lors des Mondiaux à Budapest, se classant à une remarquable 10e place, a été un moment phare. Son temps impressionnant de 1h18:59 l’a même propulsé au-delà du champion du monde de 2022. Dans une course d’une intensité remarquable, Bordier a prouvé qu’il était non seulement compétitif, mais qu’il pouvait surpasser les attentes et s’imposer face à une concurrence de haut niveau.
Avec de tels résultats, la France, même avec deux marcheurs en lice, montre qu’elle possède des atouts solides capables de rivaliser pour les médailles. Ces performances individuelles exceptionnelles renforcent la position de la France en tant que force à prendre en compte dans la compétition mondiale de marche athlétique.
Aurélien Quinion, qui a longtemps été en tête du classement du 35 kilomètres marche aux championnats du monde de Budapest avant d’être malheureusement disqualifié, a tout de même marqué cette compétition en établissant son record de France en 2h25:57 le 29 octobre dernier. Cette performance remarquable a attiré l’attention du public et des juges, contribuant à affirmer sa position émergente en tant que leader dans la discipline.
Son engagement actif dans l’amélioration de ses aspects techniques montre une détermination à évoluer constamment. Il semble probable qu’avec cette approche, Quinion puisse réduire les risques de sanctions à l’avenir, renforçant ainsi sa crédibilité en tant qu’athlète de premier plan.
C’est d’autant plus regretté dans le cas d’Aurélien Quinion qu’il n’y a pas d’épreuve de 35 km marche aux Jeux Olympiques de Paris. Ses performances exceptionnelles, y compris son record récent, laissent entrevoir un fort potentiel et une chance tangible de décrocher une médaille olympique. Son absence dans une telle épreuve aux Jeux Olympiques constitue une perte, tant pour lui que pour les amateurs de marche athlétique qui auraient aimé le voir concourir au plus haut niveau.
Dans la catégorie féminine, Clémence Beretta émerge clairement comme la leader incontestée de la discipline de la marche athlétique en France. Son statut de détentrice actuelle du record de France, avec un temps remarquable de 1h30:20, souligne sa constante progression et son excellence dans la discipline. Beretta démontre une détermination à repousser ses propres limites en cherchant à améliorer son record personnel, visant une performance sous la barre des 1h30.
Au-delà de ses réalisations individuelles, Clémence Beretta se fixe également des objectifs ambitieux en aspirant à atteindre les minima de 1h29:20. Une telle réalisation non seulement consoliderait sa position dominante dans la marche athlétique française mais marquerait également un tournant significatif dans sa carrière, la propulsant vers les sommets de la scène internationale.
Dans le même temps, il est impératif de porter une attention particulière à Pauline Stey et Camille Moutard, deux jeunes talents récemment promues dans la catégorie senior. Leur brillante carrière chez les jeunes combinée à leurs performances convaincantes aux Mondiaux de Budapest suggère un potentiel prometteur pour l’équipe française. La relève talentueuse, incarnée par Stey et Moutard, augure un avenir vibrant pour la marche athlétique féminine française, soulignant une dynamique équipe prête à rivaliser au plus haut niveau mondial.